Fais ce que je dis, pas ce que je fais ? Cette formule n’est absolument pas applicable à Dorian Dreuil. Il n’y a aucun hiatus entre comportement et conseils chez l’auteur de Plaidoyer pour un engagement citoyen. Le regard d’un humanitaire(VA Éditions 2019, 122 pages, 16 €). Bénévole depuis ses 16 ans au sein de l’ONG Action contre la faim, dont il est devenu secrétaire général il y a deux ans – il avait alors 24 ans –, Dorian Dreuil prêche par l’exemple. De fait, son itinéraire est assez exemplaire en termes de précocité, d'intensité et de durée de mobilisation, comme de développement de la prise de responsabilités. C'est précisément là, souvent, où le bât blesse. Dans l’impossibilité quasi-généralisée qu’ont les jeunes d’accéder à la gouvernance des associations. Les instances dirigeantes des ONG ne font pas assez confiance au forces militantes créées en interne, regrette Dorian Dreuil.
Il n’y a pas que le rajeunissement des cadres qui soit problématique, il faut aussi ré-enchanter le rôle des adhérents, faute de quoi leur effectif ne peut que continuer à fondre comme neige au soleil, insiste-t-il. Et de pointer, à cet égard, le manque de portée de la parole des ONG. Celles-ci ne font plus rêver, car « nous avons lissé nos discours jusqu’à la politesse », analyse Dorian Dreuil. Pourtant, être non partisanes ne doit pas empêcher les associations d’être politiques, au noble sens du terme, souligne l’auteur, appelant à « penser aujourd’hui l’engagement citoyen comme un acte profondément politique de celui ou celle qui s’engage pour la chose publique ».
Caroline Helfter
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