La campagne pour les élections européennes bat son plein....les débats sont riches, passionnés, empreints d'inquiétudes, de souhaits et d'espoir. Un ton plus grave est donné, que l'on pourrait traduire comme une dernière chance donnée à l'Europe de se recentrer, au milieu de tant de turbulences, sur la vision plus humaine et solidaire qui était celle de ses "pères fondateurs".
Tous les sujets d'inquiétude, de colère, de rejet, mais aussi d'espoirs, sont abordés : l'euro, le maintien ou non d'une monnaie unique, les mesures d'austérité, l'immigration, les droits des citoyens, l'égalité hommes/femmes, les droits sociaux, la démocratie au sein de l'Union européenne, l'emploi des jeunes, le salaire minimum, l'avenir des retraites, l'intervention de la banque européenne au service des Etats membres et non plus au service exclusif des banques, l'harmonisation fiscale, la formation, la sécurité, etc,..
On y dénonce aussi le lobbying trop puissant et invasif des groupes industriels, bancaires et financiers. On y dénonce aussi la corruption.
Dans tout cela, où sont les citoyens ? quelle est leur place ? entend-on leur parole ? D' énormes progrès restent à faire. Les citoyens européens veulent faire entendre leur voix. C'est tout l'enjeu des prochaines élections.
Le débat du 15 mai à la télévision française (France 2) ainsi que celui retransmis depuis le Parlement européen à Bruxelles qui donnait la parole à des candidats à la présidence de la Commission, abordaient chacun les mêmes sujets ! Les préoccupations des citoyens européens sont donc les mêmes : plus de démocratie au sein de l'Union européenne, plus de transparence, une Europe plus sociale, plus protectrice, une "Europe des citoyens".
Ces revendications ne sont-elles pas déjà, dans la plupart des pays de l'Union, l'expression concrète d'une volonté commune européenne ? d'une parole commune ?
L'Alliance Européenne 2013 (EYC2013) pour l'année des citoyens, parole des association.
Cela m'a ramenée 5 mois en arrière, le 5 décembre 2013, le jour où avait lieu, à la mairie de Paris, à l'occasion de la clôture de l'année européenne des citoyens, la restitution des travaux réalisés dans ce cadre par l'Alliance France - EYCA - qui regroupait une quarantaine d'associations et fédérations d'associations.
Au niveau européen, les grands réseaux et organisations de la société civile européens s'étaient rassemblés (Alliance EYC2013) afin de mettre en avant des propositions visant à placer la citoyenneté européenne au coeur de l’agenda politique. S’appuyant sur l’expérience et l’expertise de ses membres qui agissent au quotidien pour faire de la citoyenneté une dimension permanente et transversale , "l’Alliance EYC2013 avait comme leit motiv "de promouvoir des actions dont l’objectif sera d’avoir un impact sur la construction d’une Union européenne proche de ses citoyens, qui ne serait plus réduite aux simples préoccupations économiques et qui faciliterait et encouragerait les diverses expressions et la mobilisation de la citoyenneté active".
Une année de travail faite de réflexions, de rencontres, d'échanges et de partages de pratiques a mis en évidence le rôle essentiel des associations (et par là, des bénévoles qui sont environ100 millions en Europe) dans la progression de la citoyenneté et des droits fondamentaux qui y sont attachés.
Le rapport de l'Alliance émet un grand nombre de préconisations, et parmi elles :
- Le souhait d'une Europe fondée sur la solidarité et une égalité des chances
- La participation accrue des citoyens aux prises de décisions
- Un renforcement des droits civils (économiques, sociaux) et politiques des citoyens
- Un droit à l'information
- Un accès pour tous à la justice
- une garantie des droits des demandeurs d'asile
- un droit sans concession à la formation et l'éducation
- une défense commune de l'environnement
- etc.,
Le rapport de l'Alliance à consulter :
Avec conviction, Catherine Burckel, du bureau du parlement européen, déclarait le 5 décembre 2013 à la mairie de Paris, que l'une des leçons tirées de l'année des citoyens, était que ceux-ci se sentaient loin des institutions européennes, et qu'un message en ce sens adressé au parlement européen avait été reçu et entendu.
Et rien ne peut mieux résumer l'intérêt des prochaines élections, que l'appel lancé par Jean-Claude Juncker, candidat probable à la commission européenne, au cours du débat au Parlement européen retransmis sur ARTE le 15 mai dernier :
"les citoyens sont les lobbyistes de la démocratie européenne....il faut donc voter !"Louise FORESTIER