29 mars 2012

En Espagne, des bénévoles pour assurer les services publics..



Lu dans le Courrier International du 15 mars 2012 : En Espagne, des citoyens se portent volontaires pour pallier les restrictions budgétaires imposées aux services publics.

http://www.courrierinternational.com/article/2012/03/13/de-la-participation-citoyenne-comme-remede-a-la-crise

Expression d'une conscience citoyenne collective ou désengagement progressif de l'Etat ? Assiste-t-on à une évolution du bénévolat vers une conception plus "anglo-saxonne" ? Doit-on y voir une limite à l'utopie de l'"Etat Providence" ?

22 mars 2012

Les français sont généreux !

Nous le savions, les chiffres le confirment !
 Ce sont les chiffres qui figurent dans l'étude publiée fin 2011 par Recherches et Solidarités qui trace le bilan des dons en France pour l'année 2010 (voir le lien)  (16è édition novembre 2011)

En bref, on apprend que :
- En 2010, les français ont donné 3,7 milliards d'euros aux associations, une augmentation de 4% par rapport à 2009. Les associations qui ont collecté en faveur d'Haïti ont enregistré une hausse de 22%.
- Le don moyen annuel déclaré (par un peu plus de 5 millions de foyers), est de 309 euros, toutes associations confondues.

Et que :
- Parmi les donateurs,  à peine la moitié verse des dons réguliers.
- Les associations moyennes ont régressé par rapport à 2009
- Les grandes associations représentent moins de 30% de la collecte générale
- L'effort de solidarité est plus marqué chez les foyers modestes et dans les départements les moins riches : pour 1000 euros gagnés, un contribuable dont le revenu imposable est inférieur à 19.000 euros/an, donne en moyenne 7,50 euros, alors que pour un contribuable dont le revenu est supérieur à 39.000 euros/an, le don n'est que de 4,70 euros.
- De manière globale, on estime que la générosité progressse relativement peu  (en nombre de donateurs et en régularité de dons) et cette situation a vu la "flambée" des  entreprises "fundraiser" (collecteurs") qui s'appuient largement sur les incitations fiscales qui sont actuellement au centre d'un débat.

Les déductions fiscales, incitatives...mais menacées
Cette étude, extrêmement complète et détaillée consacre également un long passage sur l'incitation fiscale attachée aux dons et pose le problème de l'opportunité du maintien des deux taux de réductions fiscales selon qu'il sagit d'associations tournées vers la distribution gratuite de repas, l'aide au logement et la fourniture gratuite de soins  (déduction fiscale de 75% du montant des dons) ou d'associations ne rentrant pas dans ces critères et permettant une déduction de 66%. Elle ouvre le débat de manière assez polémique sur la tentative des pouvoirs publics d'y voir des "niches fiscales", le montant des déductions fiscales représentant en effet un peu plus d'un milliard d'euros. Le nombre de dons déclarés augmente chaque année (+12% en 2010). Suivant un projet d'instruction fiscale, seuls les organismes d'intérêt général réalisant leurs missions en France seraient désormais autorisés à émettre des reçus fiscaux pour leurs donateurs. Des exceptions sont prévues, mais si ce projet voyait le jour, il aurait un impact considérable sur les associations, sans parler de la grande complexité qu'entraînerait son application..

De manière générale, 38% des donateurs déclarent que l'encouragement fiscal les incite à donner plus et 14% d'entre eux sont sensibles à l'opportunité de payer moins d'impôts, soit un cumul de 52%. Revenir sur les déductions fiscales ferait courir un grand risque aux associations, d'autant que celles-ci ont souffert d' une baisse des subventions publiques.

Un métier en plein essor : les "fundraisers" (ou collecteurs)
Apparu timidement dans les années 70 en provenance des Etats nord américains, le fundraiser est devenu un métier en pleine expansion. Monté en compétences grâce à des programmes de formation appuyés sur des référentiels, et professionnalisé par l'adoption de méthodes RH (intéressement, objectifs...) et de techniques marketing empruntées aux grandes entreprises américaines spécialisées, cette activité est aujourd'hui exercée par de jeunes diplômés, souvent bac+5 ou issus d'écoles de commerce.
Leur rôle prend de l'ampleur en s'appuyant sur les avantages des déductions fiscales et sur une parfaite connaissance des associations, en sachant faire la promotion des activités de celles-ci.

Reconnaissance progressive du bénévolat, d'une part, (voir notre article du  15 mars dernier), avantages fiscaux attachés aux dons, d'autre part : des dispositions qui marquent le positionnement des associations comme acteurs de la vie citoyenne mais qui restent au centre de débats ...

15 mars 2012

Vers une reconnaissance du bénévolat ?....une nouvelle proposition de loi confirme cette évolution


Le bénévolat, un enjeu national
Une proposition de loi visant à promouvoir le bénévolat associatif a été enregistrée au Bureau de  l’Assemblée Nationale le 24 janvier 2012 (n° 4199).

(Elle est la seconde déposée en 2011, après la proposition de loi n° 3561 enregistrée le 22 juin 2011 qui vise à attribuer un trimestre supplémentaire de cotisation par tranche de 5 années effectives de responsabiités assumées au sein du bureau d'une association)

 L’exposé des motifs souligne l’importance du  bénévolat pour « améliorer le quotidien de l’ensemble des français » et la nécessité pour la Communauté Nationale de mettre en place des mesures de reconnaissance en faveur des bénévoles.
Le texte rappelle tout d’abord ce qu’il faut entendre par « bénévole » : « toute personne agissant librement et volontairement et sans rémunération dans l’intérêt d’une association déclarée en vertu de l’article 5 de la loi du 1er juillet 1901 relative au contrat d'association".

Des mesures de reconnaissance incitatives
Parmi les dispositions prévues, citons :
·   Le droit, pour tout salarié bénévole, de disposer, à sa demande, d’un congé non rémunéré de 6 jours ouvrables afin d’effectuer un stage de formation gratuit après une année de bénévolat,
·   L’institution d’une Commission spécialisée  nationale, afin de mettre en œuvre la reconnaissance, la validation et les équivalences des formations et expériences des bénévoles associatifs aux titres et diplômes enregistrés au répertoire national des certifications professionnelles,
·   A condition d’avoir exercé pendant dix ans une fonction d’administration dans une association et d’avoir été déclaré en préfecture (nom, profession, domicile et nationalité) en vertu de l'article 5 de la loi du 1er juillet 1901, possibilité pour le bénévole associatif :
o   d' avoir accès aux concours de la fonction publique par la voie interne,
o   de bénéficier d’un trimestre d’allocation retraite par   tranche de dix ans d’activité sur un poste d’administration.
·   La possibilité, pour toute association déclarée, de s’affilier à un service de santé au travail interentreprises afin que ses bénévoles n’ayant pas d’activité professionnelle bénéficient de prévention médicale,
·   Une compensation par l’Etat, des charges résultant, pour les associations, de l’application de la loi,
·   La création d’une Commission nationale du bénévolat chargée de la mise en œuvre de la loi.

Lu sur le web : Au Canada, un député, Jean-François Larose, vient de déposer un projet de loi tendant à accorder un crédit d'impôt de 500 à 1500 dollars canadiens au titre des frais de déplacement aux particuliers qui ont accompli au moins 130 heures de bénévolat et effectué au moins 12 déplacements au cours de l'année d'imposition

Qu’en penser ?
Il s’agit sans nul doute d’une avancée vers une reconnaissance de l’activité bénévole, une évolution inéluctable "qui va dans le bon sens" .

Des voix s’élèvent cependant, notamment parmi les travailleurs sociaux qui s'interrogent : N'est-ce pas une tentative de réduction du nombre de salariés dans les associations ?  un frein à l'embauche de professionnels salariés au profit de bénévoles dont le coût financier ne pèse pas sur les associations ?
Bénévolat vs travail salarié : le débat n'a pas fini de faire couler beaucoup d'encre !

Au plan de l'éthique, faut-il aller dans le sens de plus de reconnaissance, s'agissant d'une activité totalement gratuite et volontaire ? "Reconnaissance" n'est pas "rétribution" mais n'y a t-il pas injustice par rapport à ceux qui versent un don à une association et qui bénéficient, de ce fait, d'un avantage fiscal assez conséquent ?


Votre opinion  nous intéresse....




14 mars 2012

Les candidats se prononcent sur la vie associative et le bénévolat

Le 10 mars dernier, les candidats à l'élection présidentielle étaient invités à se prononcer sur 12 propositions touchant le bénévolat, la vie associative et les relations avec les pouvoirs publics (voir notre article publié le 23 février dernier)

Parmi les prises de positions : 

Nathalie Kosciusko-Morizet : « Le Haut Conseil à la Vie Associative est un acquis à mettre au crédit de Nicolas Sarkozy »
François Hollande : « La Charte des engagements réciproques sera reprise et améliorée. Je rencontrerai les responsables associatifs tous les ans. »
François Bayrou : « On peut faire mieux sans faire plus pour les associations »
Eva Joly : « 1 milliard pour le développement d’un Service civique mieux indemnisé »
Jean-Luc Mélenchon : « Nous supprimerons le Service civique, un contrat intérimaire qui ne dit pas son nom »


En lien, les vidéos des interventions des candidats


07 mars 2012

Le bilan français de l'année européenne du bénévolat vient d'être publié


La Direction de la Jeunesse, de l'Education Populaire et de la Vie Associative (DJEPVA) dépendant du Ministère de l'Education Nationale vient de publier le bilan de l'année européenne du bénévolat sur le plan national. 

Ce bilan est téléchargeable sur le site du Ministère consacré aux associations.  

Les priorités nationales retenues se proposent de répondre aux préoccupations actuelles et aux questions qui se posent en matière de bénévolat et de volontariat. Parmi elles :

  • un échange de bonnes pratiques  et une mise en réseau des acteurs européens
  • un développement des opportunités d'échanges offertes aux bénévoles et volontaires européens
  • l'augmentation du nombre des bénévoles et des volontaires, et leur fidélisation
  • la mise en évidence de l'importance sociale et économique de l'engagement sans la société, des compétences acquises au cours d'une activité bénévole
  • la valorisation de l'engagement bénévole et volontaire par le développement d'outils adaptés
  • la collaboration avec les acteurs de la politique de l'emploi
  • et bien d'autres.....

L'année 2012 s'annonce donc pleine de débats qui vont prolonger l'année 2011 "année du bénévolat", et , espérons-le, déboucher sur des mesures concrètes.


01 mars 2012

Devenez bénévoles, c'est bon pour la santé !

Voilà qui devrait inciter les seniors qui ne sont pas encore convaincus, à devenir bénévoles ! 
Une étude récente montre que les bénévoles sont en meilleure santé que ceux qui ne pratiquent pas ce genre d'activité.

L'étude du CERPHI
L'étude, la première en France sur les liens entre le bénévolat et la santé des seniors, a été réalisée par le CERPHI (Centre d'Etude et de Recherches sur la Philanthropie) qui s'est appuyé sur une enquête menée par internet entre mai et juin 2011 auprès de 600 retraités ayant une activité bénévoles et 600 retraités ayant le même profil (âge, sexe, profession, lieu de résidence..) ne pratiquant aucune activité bénévole.
Cette étude a été réalisée en collaboration avec Malakoff Mederic, un des leaders français en matière de protection sociale complémentaire.

Trois aspects de la santé ont été explorés : la santé physique, la santé psychique et la qualité de vie

La santé physique (perçue)

(source :  étude CERPHI )


La qualité de vie
La différence n'est pas très significative entre les bénévoles et les non bénévoles : +3 à +5 suivant que le bénévolat est "actif" ou "très actif"

La dépression
Le lien entre les  bénévole et les non bénévoles est ici significatif . Chez les femmes : 16% de dépression chez les non bénévoles contre  6,3% chez les bénévoles très actives
Chez les hommes : 12,4% chez les non bénévoles contre 6,1% chez les bénévoles très actifs.

                                               °°°°
Le sentiment d'être en bonne santé provient d'un sentiment d'être utile et d'un renforcement de la personnalité, de l'influence de l'environnement social créé par le bénévolat, des bénéfices physiologiques liés à l'acte de bénévolat et de la nature même de celui-ci (autonomie, partage d'objectifs, ouverture sur les autres..) qui limite le risque de dépression.

Des médecins interviewés sur  Antenne2  le 24 février dernier au journal de 20 heures, ont confirmé les conclusions de cette étude,  constatant que parmi leurs patients, les seniors bénévoles se portaient mieux et surtout se sentaient en bonne santé, ce qui se répercutait sur leur état général.

A l'occasion de l'année 2012 "année européenne du vieillissement actif.....", ce thème sera très largement abordé et gageons que cette bonne nouvelle favorise le recrutement de seniors bénévoles !

Avec la marche à pieds et une  bonne hygiène alimentaire, un conseil.......le  bénévolat !!