Recherches et solidarités, associée à l'IDAF (Dirigeants d'Associations et Fondations) vient de publier son étude 2015 (20è édition) sur la générosité des français (chiffres 2014). Elle constate une évolution positive, déjà annoncée en 2013.
Sans se perdre dans les données statistiques très sophistiquées de l'étude, arrêtons-nous sur les évolutions qui nous paraissent intéressantes, significatives. et utiles à connaître.
http://recherches-solidarites.org/etudes-thematiques/don-dargent/
Du côté des donateurs
Une augmentation du montant global des dons
Les Français ont donné 4% de plus qu’en 2013 (entre 4,2 et 4,4
milliards d’euros), et ont déclaré des montants supérieurs de 7,2% à
l’administration fiscale (2,4 milliards d’euros de la part de 5,5 millions de
foyers fiscaux).
L'intérêt des déductions fiscales tient une place importante dans les motivations.
Une augmentation des dons des donateurs les plus aisés
De nombreux donateurs modestes renoncent à un soutien financier aux associations, parfois en le remplaçant
par un don de temps ou des dons en nature, mais les donateurs qui en ont les
moyens prennent le relais et donnent plus : le don moyen annuel des foyers
imposables a ainsi augmenté de 6,5% et se situe près de 440 euros, en 2014.
C'est le grand enseignement de cette étude, soulignée par bon nombre de medias.
En effet, pour la première fois, les moins de 30 ans se sont montrés plus généreux que les plus âgés, non pas en terme de don moyen (395 euros pour les plus jeunes,501 euros pour les plus âgés) mais de pourcentage par rapport au revenu (1,8% contre 1,4% chez leur ainés).
Les causes préférées des donateurs
Pour 50% et plus, par ordre décroissant, ce sont toujours la recherche médicale ou scientifique, la santé, l'aide aux personnes en difficulté, la protection de l'enfance, l'éducation populaire, les actions d'urgence et l'aide médicale internationale, ce qui ne veut pas dire que les autres secteurs soient délaissés. Il bénéficient très probablement de davantage de dons en nature ou de temps.
Il faut noter que les plus jeunes se sentent plus attirés, en terme de dons, par la défense de l'environnement, l'aide au développement, la défense du patrimoine.
Les relations associations/donateurs
Les donateurs, dans leur très grande majorité, ne souhaitent pas être contactés par téléphone, encore moins pas sms, et préfèrent être contactés par mail ou agir spontanément, mais les plus de 70 ans préfèrent, de loin, le courrier. On s'en serait douté !
Miser sur les jeunes
Les jeunes ne représentent que 4% des donateurs contre plus de 31% pour les plus de 70 ans. Ils constituent donc une "cible" intéressante. Le Figaro.fr du 27 novembre 2015 rapporte les propos de Jacques Mallet, l'un des auteurs de l'étude, qui interpelle ainsi le monde associatif :
«Les jeunes ne veulent pas qu'on les attendrissent, ils ont besoin qu'on leur tienne un discours direct: “Comment donner? Quand donner? Où donner?” Il faut utiliser des outils qui leur parlent: les mails, les SMS et non plus les boîtes aux lettres ou le téléphone. Les jeunes ne donnent pas spontanément, ils ont besoin de passer par une association. Or, la plupart n'en connaissent pas».
Tout est dit !
Tout est dit !
L'attitude face aux migrants
C'est un thème abordé ici pour la première fois . Il mérite donc un aperçu.
L'enquête ne s'adresse, bien entendu, qu'aux donateurs et non à l'ensemble de la population française. Les résultats n'ont rien de surprenant et sont très liés à la tranche d'âge (les jeunes étant ici les moins de 40 ans)
Dons en argent : les plus âgés (35 à 45%) l'envisagent davantage que les jeunes (26%)
Dons en nature : une légère avancée des moins de 50 ans, chaque tranche d'âge se situant tout de même un peu au delà de 50%.
Don de temps : l'ensemble des interviewés est peu motivé, à l'exception des plus de 60 ans qui le sont un peu plus (autour de 30%).
Intervention directe auprès de migrants rencontrés :une très légère avancée des jeunes (17%), l'ensemble étant peu motivé (entre 12 et 15%).
Diffusion de messages sur les réseaux sociaux : priorité aux jeunes (35%).
Signature de pétitions sur internet : les jeunes arrivent en tête (46%), suivis par les plus âgés (autour de 35%)
Dans l'ensemble, donc, un "engouement" mitigé !
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