« Joséphine pour la beauté des femmes » est une association dont l’objectif est de redonner confiance et dignité aux femmes qui ont été cassées par une vie de galère, souvent seules avec des enfants, au chômage, et qui ont perdu toute estime d’elles-mêmes et tout désir de prendre soin de leur image. Elle leur propose des séances de coiffure et de maquillage, des soins du corps et des conseils de beauté dans un « salon social » situé dans le quartier de la Goutte d’Or à Paris
En bref, comment est née Joséphine ?
Lucia Iraci, connue dans le monde de la
« haute-coiffure » est la fondatrice de l’association et la créatrice
de ce salon social ouvert en 2011.Originaire de Sicile, elle débute sa
carrière à Paris comme coiffeuse de studio, l’occasion pour elle de côtoyer le milieu de la mode, de la création et du monde artistique.Puis elle ouvre son salon dans le 6è
arrondissement de Paris, un lieu serein, intimiste et convivial qu’elle anime
depuis 2000.
Mais elle ne s’est pas arrêtée là ! Sensible au
sort des plus démunis, parmi lesquels les femmes sont les plus touchées,
elle a toujours eu conscience que la beauté n’est pas réservée à une élite,
mais que chaque femme a droit à sa
dignité, à une image valorisante d’elle-même, passage obligé dans la voie de
l’insertion
Joséphine pour la
beauté des femmes
C’est alors qu’a germé l’idée de créer une association
« Joséphine pour la beauté des femmes » (du nom de sa sœur disparue prématurément). L’association est
créée en 2006 et dans un premier temps, Lucia
se déplace en banlieue deux fois par mois dans un local prêté par une
association où sont accueillies des femmes démunies afin de leur redonner l'envie de prendre soin d'elles-mêmes. En 2008 elle
les accueille dans son salon parisien un lundi par mois et, le temps d’une
séance de coiffure, réussit le miracle de leur renvoyer une image d’elles-mêmes
qu’elles avaient oubliée.
En mars 2011, elle ouvre un « salon social »
dans le quartier de la Goutte d’Or où sont accueillies en permanence des femmes
en grande précarité sociale et morale.
Elles y trouvent une équipe de professionnels de l’esthétique et
bénéficient de séances de
coiffure, maquillage, manucure, épilation, massages et conseils vestimentaires.
Les femmes sont prises en charge par l’équipe, chaque
« séance », précédée d'un entretien, pouvant durer jusqu'à trois heures. La présence,une à deux fois par mois, d’une psychologue
et d’une travailleuse sociale, permet d’élargir le champ des prestations
« beauté » en offrant une écoute et des conseils en matière de
droits. Enfin, une dermatologue et deux gynécologues donnent aussi de leur temps quelques heures par mois pour des consultations.
Pour cette initiative, Lucia Iraci a été décorée de la
Légion d’Honneur.
L'association est soutenue par divers organismes publics ou privés, de même que par un certain nombre d'entreprises qui fournissent produits de beauté, matériel et compétences diverses
Koura, une jeune femme pleine de dynamisme et de charisme, est la responsable et la coordonnatrice de l'ensemble des activités du salon. Elle nous en explique le fonctionnement avec passion et un sourire qui ne la quitte pas.
Un salon pour les femmes
Le salon est ouvert du lundi au vendredi, de 9h30 à 17h30. C'est un lieu spacieux, lumineux, aux couleurs pastel, et aux équipements d'une grande qualité de confort et de performance technique : 4 postes "coiffure", 1 poste "maquillage", un espace "technique" (2 bacs), 1 cabine de soins, 1 vestiaire
Les personnes accueillies sont des femmes de tous
âges, la plupart au chômage et seules avec enfants, souvent en fin de droits. Les rendez-vous sont
pris par l’intermédiaire d’associations ou de travailleurs sociaux, et deux "créneaux" horaires sont réservés chaque jour pour des "urgences" (un rendez-vous important, un entretien d'embauche...)
Des chiffres
6 à 7 femmes accueillies par jour, plus de 1.200 depuis l’ouverture en mars
2011, une équipe de 5 salariés et d'une vingtaine de bénévoles, 3 euros de participation pour une séance de coiffure/maquillage, 1 euro pour chaque prestation autre (manucure, soins du visage, conseil en image, épilation, massages..).
Chaque séance commence par un entretien avec Koura, une occasion de laisser s'exprimer les femmes et de comprendre ce qu'elle viennent chercher.
Les séances de coiffure, de soins esthétiques et de conseils en image sont souvent le fait déclencheur d'un changement plus profond que la simple satisfaction esthétique en permettant aux femmes de retrouver une dignité et renouer avec un quotidien qu'elles n'osaient plus affronter.
Les anecdotes sont nombreuses, j'en ai retenu quelques-unes, celle d'une femme qui n'osait plus aller chercher ses enfants à l'école, ou celle qui n'avait jamais osé organiser un anniversaire pour ses enfants car elle ne se trouvait pas "présentable", celles aussi qui se dissimulaient sous un voile pour cacher une vilaine coupe et des cheveux ternes...ou tout simplement un mal-être plus général. Il y a celles enfin qui n'imaginaient pas pouvoir se présenter à un entretien d'embauche ! pour elles, des séances "en urgence" leur sont réservées, elles sont coiffées, maquillées, des vêtements leur sont prêtés....pour une durée qui peut se prolonger jusqu'à un mois pour celles qui sont embauchées, dans l'attente de leur premier salaire ! Une fois par mois, enfin, un bénévole offre des séances de "simulations" d'entretien d'embauche.
Il arrive aussi à Koura d'orienter ses "clientes" vers des ateliers d'informatique ou de théatre, en liaison avec des associations du quartier de la Goutte d'Or.
Lucia Iraci et elle ont aussi le projet de créer des cours de français...mais pour cela, il faudrait pousser les murs ! gageons qu'elle trouveront bien le moyen de faire aboutir ce projet !
Joséphine, c'est donc plus qu'un simple salon de coiffure, c'est une véritable entreprise d'insertion, originale, qui met en évidence l'importance de sa propre image, pour soi-même et pour le regard des autres
Joséphine, c'est donc plus qu'un simple salon de coiffure, c'est une véritable entreprise d'insertion, originale, qui met en évidence l'importance de sa propre image, pour soi-même et pour le regard des autres
Comme dans tous les secteurs associatifs, les
bénévoles manquent encore... dans les activités liées à
l’esthétique, mais aussi dans d'autres secteurs (coaching et aide à l'insertion, médiation, accueil...). Des retraités, des professionnels attirés par ce projet et disposant de quelques heures par semaine ou par mois pour renforcer l'équipe en place sont les bienvenus.
C'est pourquoi, à travers ce blog, un appel est lancé, à faire circuler largement ...
Pour en savoir plus http://www.josephinebeaute.fr/
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire