25 octobre 2016

"Comme Obelix tombé dans la potion magique, je suis tombé dans le bénévolat". Parole de bénévole.

Alain est un jeune bénévole approchant la cinquantaine. « De même qu’Obelix est tombé dans la potion magique, je suis tombé dans le bénévolat », dit-il, et bien volontiers, il accepte de raconter son parcours et de témoigner de ce que lui a apporté le bénévolat. Il utilise parfois des expressions fortes et pleines de sens.
Alain s’ennuyait depuis de nombreuses années dans son milieu professionnel essentiellement composé de chercheurs et d’étudiants qu’il aide à constituer une documentation, trouver l’article utile à leur recherche ou l’ouvrage introuvable, conseiller et orienter vers d’autres bases documentaires, etc…

Il décrit son environnement professionnel comme triste et « poussiéreux », extrêmement conservateur et assez fermé, même s’il y trouve un certain plaisir intellectuel. Il cherchait à se « désenclaver », dit-il, c’est-à-dire, si l’on se réfère à cette notion souvent employée en matière de politique territoriale, avoir accès et pouvoir emprunter des voies menant vers d’autres espaces, d’autres mondes, des horizons plus larges que le travail salarié…..d’autres libertés ?
ll désirait (re) trouver « la vraie vie » dans un milieu plus vivant où son action aurait une réelle utilité sociale.

Emprunter d’autres voies ?….l’une d’elles l’a conduit vers le bénévolat.
C’est ainsi qu’en 2013, il est devenu accompagnant à la scolarité bénévole dans un centre social parisien.
Pendant trois ans il a connu le plaisir de transmettre, la satisfaction de voir progresser des enfants, le sentiment d’être vraiment utile.
Après cette première expérience, il a dû abandonner le bénévolat pour des raisons personnelles, et, dit-il, « je me suis senti racornir ». Le virus l’avait atteint, un virus difficile à éradiquer…

Il a donc repris une activité bénévole et enseigne le FLE dans un autre centre social où il a retrouvé le même plaisir de transmettre à des personnes volontaires et se réjouir avec elles des progrès réalisés et de la voie ainsi ouverte vers une intégration. Ce qui lui donne l’impression d’être un acteur de la société, un citoyen.
Pour Alain, le bénévolat a été incontestablement un facteur de développement personnel, il s’en explique :

-   Une expérience humaine par l‘ouverture sur le monde extérieur, le travail en équipe, la rencontre d’autres cultures, la chaleur des contacts, leur authenticité.

-   L’acquisition (ou la révélation) de compétences qu’il ne soupçonnait pas (animation de groupes,  pédagogie, organisation) et/ou qu’il n’avait jamais pu (ou assez peu) exprimer dans un cadre professionnel.

-   Les conditions d’exécution des missions,  le cadre à respecter, les objectifs à atteindre et les diverses consignes ne sont pas vécus comme des contraintes.

-   Le bénévolat étant un acte gratuit, cela n’explique-t-il pas que les relations humaines soient différentes, plus désintéressées, plus naturelles, plus libres et authentiques que dans le monde professionnel ?

…. Et comme Obélix dont l'identité est liée à la potion magique, Alain ne peut plus envisager le reste de sa vie sans une activité bénévole.

Louise Forestier


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