Payer de sa
personne au travers d'activités bénévoles n'est pas la seule façon de mettre en
œuvre ses qualités de cœur. Dons, mécénat, legs, collectes, quêtes, financement
participatif : il existe de multiples manières sonnantes et trébuchantes de
manifester sa solidarité. L'Observatoire de la philanthropie de la Fondation de
France en a établi un chiffrage inédit. Cette première édition du Panorama
national des générosités estime au minimum à 7,5 milliards d'euros le montant
total de l'engagement des Français en 2015, exception faite du bénévolat et des
dons entre personnes. 61 % de ce montant émane de particuliers. "Les donateurs prennent conscience qu'ils
peuvent jouer un rôle aux côtés de la puissance publique dans la prise en
charge de l'intérêt général", souligne Laurence de Nervaux,
responsable de l'Observatoire de la philanthropie. De fait, pointent les
auteurs de l'étude, non seulement les besoins sont importants – par exemple
dans le domaine de l'aide aux populations vulnérables, du soutien à la
recherche médicale ou de la préservation de l'environnement –, mais surtout la
philanthropie a le pouvoir d'agir différemment, en étant plus agile pour lancer
des expérimentations et apporter de nouvelles réponses.
Les donateurs
sont encouragés à s'engager financièrement au profit de la collectivité par les
possibilités de déductions fiscales. Ainsi, 5,7 millions de foyers fiscaux ont
déclaré des dons en 2015, soit 15 % des foyers imposables. Le montant de ces
dons déclarés est en nette croissance : 2,62 milliards d'euros au titre de
l'impôt sur le revenu, soit une augmentation de 70 % depuis 2006. Cette
progression résulte de l'augmentation du nombre de foyers déclarant des dons (+
20 %) et surtout de l'augmentation du don moyen (+ 44 %). De son côté, la
déduction fiscale au titre de l'impôt de solidarité sur la fortune a été le
fait de 49 000 foyers pour un total de 243 millions d'euros, soit près de 9 %
du montant total des dons déclarés par les particuliers.
Pour sa part,
le montant total du mécénat d'entreprise est estimé à 2,9 milliards d'euros.
Plus de 61 000 entreprises sont concernées. Ce sont les petites et les moyennes
qui sont les plus nombreuses à investir le domaine de l'intérêt général : le
montant du mécénat déclaré par les entreprises de 1 à 100 salariés est passé de
91 à 194 millions d'euros entre 2000 et 2015.
Quant aux
legs, qui ne donnent pas lieu à une déduction fiscale, l'étude estime leur
montant total à près d'1 milliard d'euros. Près de 50 % des legs sont au
bénéfice de fondations reconnues d'utilité publique, comme la Fondation de
France. Les trois causes qui mobilisent le plus souvent les testateurs sont la
recherche médicale (23 %), l'éducation (13 %) et la solidarité (13 %).
Caroline Helfter
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