18 avril 2018

Partager son expérience

Conjuguer son désir d'engagement avec ses connaissances et savoir-faire pour contribuer au développement d'actions de solidarité, tel est, en substance, le principe du bénévolat de compétences. Une forme de volontariat encore mal connue : moins d'un Français sur deux (42 %) en a déjà entendu parler. Ce constat établi par l'association Passerelles et Compétences, pionnière en la matière, est tiré d'une étude sur l'impact du bénévolat de compétences que celle-ci a menée auprès de 272 bénévoles ayant été effectué, en 2016, 917 missions dans 272 associations. Les enquêtés ont répondu à un premier questionnaire à l'issue de chaque mission, puis à un second 6 à 12 mois plus tard pour appréhender le retentissement de leur implication à moyen terme.

Une majorité de femmes

Qui met son temps et ses talents au service de projets d'intérêt général ?  Il s'agit majoritairement de femmes (53 %) – alors qu'au niveau national, l'effectif des bénévoles considérés dans leur ensemble est à 51 % masculin. Femmes et hommes confondus, 30 % des personnes qui se sont engagées n'avaient jamais encore fait de bénévolat. Les bénévoles passés par Passerelles et Compétences se situent aussi plus fréquemment que la globalité des bénévoles français dans la tranche d'âge des 35-64 ans : c'est le cas de deux tiers d'entre eux (contre 46 % au plan national).

Sans surprise compte tenu de leur âge, ces volontaires sont 7 sur 10 à faire partie de la catégorie des "actifs" (salariés, chefs d'entreprise, professionnels à leur compte ou en recherche d'emploi), ce qui explique la crainte qu'avaient, a priori, la majorité d'entre eux de manquer de disponibilité pour honorer leur engagement. Non seulement, cette crainte ne se vérifiera pas, mais les bénévoles interrogés sur la satisfaction globale tirée de l'exercice de leur mission lui donnent une note moyenne de 8 sur 10.

Etre utile

"J'ai le sentiment d'avoir dénoué une situation difficile et permis à l'association d'augmenter ses ressources financières", témoigne Véronique, qui a réalisé l'audit d'un outil de gestion des contacts pour une petite structure parisienne. De son côté, Edmond, spécialiste en ressources humaines, a animé des groupes de travail avec des jeunes en insertion professionnelle. "J'ai pu voir que certains de mes conseils étaient immédiatement pris en compte et j'ai l'impression d'avoir vraiment été utile", se réjouit-il. De fait, comme pour toutes les formes de bénévolat, l'envie d'être utile est une puissante motivation des personnes qui s'engagent dans le bénévolat de compétences. Les intéressées apprécient aussi de pouvoir entrer en relation avec des personnes qu'elles n'auraient pas eu, sinon, l'occasion de côtoyer. D'où l'enrichissement personnel constitué par ces rencontres, et l'enrichissement, aussi, en termes professionnels que produit la mise en œuvre de son expertise dans un nouveau contexte. "C'est un mode de fonctionnement très différent de celui d'une entreprise, souligne Thierry, qui a plusieurs mois offert ses compétences dans le domaine de l'e-commerce à un organisme humanitaire. Discuter avec d'autres milieux sociaux m'a permis d'apprendre de nouvelles choses même au niveau du savoir-faire", déclare-t-il.

Au terme de leur engagement, plus d'un tiers des bénévoles (36 %) sont restés actifs auprès de l'association pour laquelle ils étaient intervenus et la quasi-totalité d'entre eux (93 %) se sont dits prêts à s'investir à nouveau dans une action de solidarité. Cette affirmation trouvera majoritairement une traduction concrète : plusieurs mois après leur mission, 60 % des enquêtés font du bénévolat dans des associations. Il s'agit 2 fois sur 3 de bénévolat de compétences.

Caroline Helfter


contact :   http://www.passerellesetcompetences.org/

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