Le 6 mars, sous l'égide de l'Agence du Service Civique, étaient organisées à Paris les premières rencontres du Service Civique, 8 ans après la création de celui-ci par la loi du 10 mars 2010, qui permet à des jeunes de 16 à 25 ans (30 ans pour les handicapés) d'effectuer une mission d'intérêt général de six à douze mois dans une association, une collectivité ou un établissement public, indemnisée 580 € net par mois. Ces rencontres étaient l'occasion de réunir tous les acteurs (volontaires, associations, Etablissements publics, services de l'Etat, et collectivités territoriales) mais aussi des entreprises partenaires, afin de faire le bilan de 8 années de fonctionnement (270.000 jeunes engagés), en tirer des conclusions et des perspectives d'avenir. "Un rendez-vous de la jeunesse, de la citoyenneté et de l'engagement".
Une soirée riche en informations et témoignages.
Le service civique, soutenu et valorisé par les pouvoirs publics
La présence de Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education Nationale (chargé également de la Jeunesse, l'éducation populaire et la vie associative) marquait l'intérêt et le soutien du gouvernement, rappelant la "voie de l'engagement" lancée par le président de la République à l'occasion des vœux.
"Un monde de plus en plus technologique doit être aussi de plus en plus humain. Le service civique contribue à cette humanité".
En effet, le service civique, en promouvant l'engagement, est aussi une école de la vie, vecteur d'émancipation et de liberté, d'autonomie et d'estime de soi, mais se situe aussi au service de l'intérêt général (il a cité notamment les missions au sein de l'Education Nationale, précisant que l'opération "devoirs faits" permettra le recrutement de 15.000 volontaires au total au sein de l'Education Nationale).
Il rappelle le succès rencontré par le service civique, passé de 10.000 volontaires en 2010 à 125.000 en 2017 et dont l'objectif pour 2018 est de passer à 150.000 jeunes (pour un budget de 448 millions d'euros) et d'en renforcer la présence, notamment dans les zones rurales, les EPHAD, l'Outremer.
Il met enfin l'accent sur l'acquisition de compétences nouvelles par les jeunes volontaires qui disposent ainsi de clés supplémentaires leur ouvrant les portes d'une vie professionnelle. Pour les entreprises partenaires, le service civique est une étape constitutive du parcours des jeunes.
Se projetant vers un avenir proche, le Ministre voit le service civique comme le "grand frère" du futur service national, une sorte de pionnier...
La parole aux jeunes volontaires
Des témoignages
Des jeunes, pour la plupart "de la première génération" sont venus témoigner de l'apport positif de leur expérience et de l'orientation que leur vie avait prise, grâce au service civique, et parmi eux :
... et de nombreuses questions
Et parmi elles :
Les réponses du ministre
La présence d'entreprises partenaires prouve leur attachement à l'institution et la création, aujourd'hui, d'un "club de validation du service civique" répond à la préoccupation de "labellisation service civique".
A propos des compétences acquises au cours d'un service civique, il faut examiner la possibilité de le valoriser dans une VAE et le considérer comme une première étape vers autre chose (contrat d'apprentissage ?)
Concernant l'Education Nationale, le ministre a pu donner les précisions suivantes:10.000 volontaires vont être affectés à l'opération "devoirs faits" et on veillera à davantage de clarté et de cohérence dans les missions et plus d'opportunités de tremplins vers l'emploi au sein de l'Education Nationale. Les tuteurs pourront être des enseignants et non plus des chefs d'établissements. Par ailleurs, davantage de moyens vont être mis à disposition en direction des lycéens (moyens publicitaires). La réforme du lycée laissera plus de place à l'engagement. On y parlera davantage du Service Civique.
Sur la question du statut,tout en reconnaissant la pertinence des questions posées et la nécessité d'engager une réflexion, aucun engagement ne peut être pris à l'heure actuelle.
Huit ans d'existence... et après ?
Trois enjeux pour 2018
Yannick Blanc, Haut Commissaire à l'engagement civique, Président de l'Agence du Service Civique est venu ensuite développer les trois axes stratégiques pour 2018 après avoir annoncé le recrutement de 150.000 jeunes volontaires :
Une campagne promotionnelle "le pouvoir d'être utile"
Il s'agit d'une campagne de communication auprès du grand public, à partir du 7 mars, destinée à valoriser l'engagement, montrant le bénéfice qu'il apporte à la société dans son ensemble et l'apprentissage qu'il permet aux jeunes d'acquérir. Il s'agit d'une campagne d'affichage dans des lieux publics et d'un film montrant de vrais volontaires en mission sur le terrain, dans leur travail quotidien, diffusé sur le web, les réseaux sociaux, la télévision (BFMTV), des salles de cinéma.
A visionner
Du côté des entreprises
L'Agence du Service Civique (intervention de Ludovic Abiven, directeur général) a souhaité, à l'occasion de ces rencontres, et avec des entreprises et institutions partenaires, créer un club de valorisation du service civique, autour d'une charte d'engagement pour la valorisation et la promotion du service civique dans les entreprises, dont la signature est initiée en séance avec les représentants de trois entreprises (Casino, Adecco, UP).
"le service civique doit être examiné au même titre qu'une autre compétence professionnelle" (représentante du groupe UP)
"les entreprises commencent à se poser la question de savoir comment une personne peut évoluer. Le volontariat est un plus" (représentant du groupe ADECCO)
Le représentant du groupe Casino, quant à lui, est "intéressé par les compétences acquises grâce au service civique, notamment la capacité à entrer en contact avec le public".
Et pour rappel : 87% des responsables ressources humaines ont une bonne idée du service civique, 75% d'entre eux le perçoivent comme un atout dans un parcours professionnel, 64% déclarent que la réalisation d'un service civique peut les inciter à recruter un jeune (enquête IFOP ci-après)
Le baromètre IFOP - rappel
La soirée s'est terminée par la présentation du baromètre IFOP 2017 pour le service civique à consulter et télécharger sur le site de l'IFOP
Cette étude confirme que :
Une soirée riche en informations et témoignages.
Le service civique, soutenu et valorisé par les pouvoirs publics
La présence de Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education Nationale (chargé également de la Jeunesse, l'éducation populaire et la vie associative) marquait l'intérêt et le soutien du gouvernement, rappelant la "voie de l'engagement" lancée par le président de la République à l'occasion des vœux.
"Un monde de plus en plus technologique doit être aussi de plus en plus humain. Le service civique contribue à cette humanité".
En effet, le service civique, en promouvant l'engagement, est aussi une école de la vie, vecteur d'émancipation et de liberté, d'autonomie et d'estime de soi, mais se situe aussi au service de l'intérêt général (il a cité notamment les missions au sein de l'Education Nationale, précisant que l'opération "devoirs faits" permettra le recrutement de 15.000 volontaires au total au sein de l'Education Nationale).
Il rappelle le succès rencontré par le service civique, passé de 10.000 volontaires en 2010 à 125.000 en 2017 et dont l'objectif pour 2018 est de passer à 150.000 jeunes (pour un budget de 448 millions d'euros) et d'en renforcer la présence, notamment dans les zones rurales, les EPHAD, l'Outremer.
Il met enfin l'accent sur l'acquisition de compétences nouvelles par les jeunes volontaires qui disposent ainsi de clés supplémentaires leur ouvrant les portes d'une vie professionnelle. Pour les entreprises partenaires, le service civique est une étape constitutive du parcours des jeunes.
Se projetant vers un avenir proche, le Ministre voit le service civique comme le "grand frère" du futur service national, une sorte de pionnier...
La parole aux jeunes volontaires
Des témoignages
Des jeunes, pour la plupart "de la première génération" sont venus témoigner de l'apport positif de leur expérience et de l'orientation que leur vie avait prise, grâce au service civique, et parmi eux :
- Kevin devait être pâtissier, le service civique a changé son orientation, il a repris des études pour travailler en direction de personnes en situation de handicap.
- Aline a beaucoup appris en allant "sur le terrain". Le service civique a été déterminant. Elle travaille désormais dans une ONG.
- David, étudiant en architecture, a découvert une autre voie au cours de son service civique et est devenu journaliste en côtoyant une radio associative.
- Maxime avait "décroché" scolairement. Grâce à Unis Cité de Marseille, il s'est remis dans une dynamique positive et s'est découvert des compétences qui lui ont permis d'enrichir son CV. Il est devenu éducateur;
- Audrey raconte enfin que les missions qu'elle a accomplies lui ont permis par la suite de trouver facilement des stages et un emploi, les recruteurs ayant apprécié son "passage" en service civique et les compétences sociales acquises
... et de nombreuses questions
Et parmi elles :
- Ne pourrait-on valoriser davantage le service civique en créant un "label service civique" pour des entreprises partenaires ?
- Comment améliorer les conditions d'exécution de certaines missions au sein de l'Education Nationale (encadrement, missions détournées de la définition initiale, manque d'écoute) ?
- Pourquoi ne pas intervenir davantage dans les lycées pour parler de l'engagement ?
- Comment valoriser les compétences acquises pour pouvoir accéder à des formations ?
- Quel est le statut du service civique ? un salarié ? un étudiant ? alors pourquoi ne pas bénéficier de certains avantages (tel le pass Navigo)..."alors que nous sommes engagés pour la nation ?"
Les réponses du ministre
La présence d'entreprises partenaires prouve leur attachement à l'institution et la création, aujourd'hui, d'un "club de validation du service civique" répond à la préoccupation de "labellisation service civique".
A propos des compétences acquises au cours d'un service civique, il faut examiner la possibilité de le valoriser dans une VAE et le considérer comme une première étape vers autre chose (contrat d'apprentissage ?)
Concernant l'Education Nationale, le ministre a pu donner les précisions suivantes:10.000 volontaires vont être affectés à l'opération "devoirs faits" et on veillera à davantage de clarté et de cohérence dans les missions et plus d'opportunités de tremplins vers l'emploi au sein de l'Education Nationale. Les tuteurs pourront être des enseignants et non plus des chefs d'établissements. Par ailleurs, davantage de moyens vont être mis à disposition en direction des lycéens (moyens publicitaires). La réforme du lycée laissera plus de place à l'engagement. On y parlera davantage du Service Civique.
Sur la question du statut,tout en reconnaissant la pertinence des questions posées et la nécessité d'engager une réflexion, aucun engagement ne peut être pris à l'heure actuelle.
Huit ans d'existence... et après ?
Trois enjeux pour 2018
Yannick Blanc, Haut Commissaire à l'engagement civique, Président de l'Agence du Service Civique est venu ensuite développer les trois axes stratégiques pour 2018 après avoir annoncé le recrutement de 150.000 jeunes volontaires :
- S'assurer de la qualité du service civique (correction des défauts et des dérives signalés, amélioration des outils de contrôle des "situations à risques" (c'est à dire des missions pouvant se substituer à un emploi), réflexion et définition de nouveaux programmes de missions)
- Valoriser le service civique "composante de la réforme de la formation professionnelle", notamment auprès des recruteurs (club de valorisation du service civique, signature d'une "charte de valorisation du service civique")
- Participer à la création et au développement d'un "corps européen de solidarité" (sorte d'Erasmus), avec un objectif de 100.000 jeunes. Avec ses 125.000 jeunes engagés en 2017, la France est le premier pays d'Europe dans ce domaine et sera leader.
Une campagne promotionnelle "le pouvoir d'être utile"
Il s'agit d'une campagne de communication auprès du grand public, à partir du 7 mars, destinée à valoriser l'engagement, montrant le bénéfice qu'il apporte à la société dans son ensemble et l'apprentissage qu'il permet aux jeunes d'acquérir. Il s'agit d'une campagne d'affichage dans des lieux publics et d'un film montrant de vrais volontaires en mission sur le terrain, dans leur travail quotidien, diffusé sur le web, les réseaux sociaux, la télévision (BFMTV), des salles de cinéma.
A visionner
Du côté des entreprises
L'Agence du Service Civique (intervention de Ludovic Abiven, directeur général) a souhaité, à l'occasion de ces rencontres, et avec des entreprises et institutions partenaires, créer un club de valorisation du service civique, autour d'une charte d'engagement pour la valorisation et la promotion du service civique dans les entreprises, dont la signature est initiée en séance avec les représentants de trois entreprises (Casino, Adecco, UP).
"le service civique doit être examiné au même titre qu'une autre compétence professionnelle" (représentante du groupe UP)
"les entreprises commencent à se poser la question de savoir comment une personne peut évoluer. Le volontariat est un plus" (représentant du groupe ADECCO)
Le représentant du groupe Casino, quant à lui, est "intéressé par les compétences acquises grâce au service civique, notamment la capacité à entrer en contact avec le public".
Et pour rappel : 87% des responsables ressources humaines ont une bonne idée du service civique, 75% d'entre eux le perçoivent comme un atout dans un parcours professionnel, 64% déclarent que la réalisation d'un service civique peut les inciter à recruter un jeune (enquête IFOP ci-après)
Le baromètre IFOP - rappel
La soirée s'est terminée par la présentation du baromètre IFOP 2017 pour le service civique à consulter et télécharger sur le site de l'IFOP
Cette étude confirme que :
- le service civique bénéficie d'un haut niveau de notoriété. Plus de 90% des personnes interrogées (jeunes, moins jeunes, RRH) déclarent en avoir entendu parler
- 90% des jeunes en ont une bonne image, voire une très bonne image
- Dans un nuage de mots apparaissent en priorité "engagement", "aide", "civisme" "solidarité" "expérience" "service" "mission"....(mais aussi, pour les moins de 25 ans, "rémunération", talon d'Achille du Service Civique !)
- Pour les personnes interrogées, le service civique est tout d'abord un moyen pour les jeunes d'acquérir de l'expérience. Vient ensuite le moyen de s'engager socialement et d'être utile aux autres.
- 67% des jeunes se déclarent intéressés par l'exercice d'un service civique
- En tête des intérêts manifestés: la culture et les loisirs, le sport et l'environnement. On note une légère baisse d'intérêt pour l'éducation, l'action humanitaire, la solidarité.
- La valorisation par les entreprises apparaît, pour près de 40% des jeunes comme une piste prioritaire de développement du service civique. 80% d'entre eux, en effet, estiment que les entreprises ne le reconnaissent pas suffisamment.
- 82% des personnes de 26 ans et plus, ayant entendu parler du Service Civique, le recommandent
- globalement, l'image du Service Civique est bonne pour 87% des responsables ressources humaines qui en ont entendu parler.
Louise Forestier
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