une fillette afghane de 4 ans en Angleterre, avec l'accord du père de la fillette, afin qu'elle rejoigne une partie de la famille déjà installée en Angleterre. Des chiens policiers "ont reniflé" la petite fille, Bahar, cachée dans le véhicule de Bob Lawrie. Il vient d'être condamné à 1000 euros avec sursis pour "mise en danger de la vie d'autrui".
"Ce que j’ai fait était stupide, j’étais émotionnellement épuisé. Je suis désolé. Je n’ai pas bien réfléchi. J’ai essayé de faire en sorte qu’elle puisse rejoindre sa famille qui habitait à seulement huit miles d’où j’habite"... "Je suis juste quelqu’un qui, dans la folie d’un moment, a fait quelque chose d’illégal, parce que je ne voulais pas qu’une petite fille de 4 ans passe l’hiver dans la jungle de Calais.» Telles sont les paroles de Bob Lawrie après son interpellation.
Cet ancien militaire britannique de 49 ans, devenu chef d'entreprise, s'est lancé dans le bénévolat lorsque qu'il a pris conscience du drame des réfugiés. Il se rend à Calais. Il y rencontre des réfugiés de toutes nationalités, écoute leur histoire, leur vie brisée. Pour leur fabriquer un abri digne de ce nom, il lance un appel au don, collecte de l'argent et bricole des baraques.
Cet ancien militaire britannique de 49 ans, devenu chef d'entreprise, s'est lancé dans le bénévolat lorsque qu'il a pris conscience du drame des réfugiés. Il se rend à Calais. Il y rencontre des réfugiés de toutes nationalités, écoute leur histoire, leur vie brisée. Pour leur fabriquer un abri digne de ce nom, il lance un appel au don, collecte de l'argent et bricole des baraques.
Il fait ainsi la connaissance du père de Bahar.... la suite nous la connaissons, il se prend d'amitié avec lui, rejette plusieurs fois sa demande...mais finit par "craquer" « Je lui avais toujours dit non. Puis, lors de mon dernier voyage, nous étions assis autour d’un feu de camp et Bahar est venue se blottir sur mes genoux. Toute rationalité m’a quitté et je savais ce que je devais faire.» .....« Pas besoin de me dire que je suis un idiot, je le sais déjà. J’ai fait une erreur, je n’ai aucun doute là-dessus. Je ne dis pas : “Hé, regardez-moi, je suis un héros”, je dis : “J’ai pris la mauvaise voie, trouvons la bonne.” »
A des degrés divers, nous sommes, avons été ou serons tous, en tant que bénévoles, confrontés à une réalité qui peut nous situer en "boarder line" (aider des sans papiers par exemple). Bob Lawrie se refuse à être considéré comme un héros, et ses propres paroles constituent le fil conducteur de la réflexion que nous devons mener en résumant le processus opératoire de sa prise de décision : "émotionnellement épuisé", "dans la folie d'un moment" "toute rationalité m'a quitté" "je savais ce que je devais faire" "j'ai pris la mauvaise voie"...
Traduction : L'émotion m'a submergé au point de m'épuiser, me rendre fou en dehors de toute rationalité. Je ne pouvais faire que ce que j'ai fait, je n'avais plus le choix, j'ai sans doute pris une mauvaise voie en me plaçant "hors la loi", mais quelle est la bonne ?
C'est sans comparaison, bien sûr, avec les grands débats qui alimentent les prises de positions en réponse à la délicate question du droit à la désobéissance civile , et de l'espace de liberté dont nous disposons, malgré tout, même devant les pires situations, d'Antigone à Rosa Parks, Martin Luther King, en passant par "les Justes"....des héros de l'insoumission.
Qu'aurions-nous fait, comment aurions-nous réagi au spectacle d'une petite fille de quatre ans vivant dans la boue de la jungle de Calais ?
Il n'y a pas de réponse. La bonne décision relève de la conscience de chacun, de sa liberté, si étroite soit-elle, du sentiment d'empathie enfoui au plus profond de son être.
Le tribunal n’a finalement pas retenu le délit d’aide à l’immigration illégale. Robert Lawrie a été condamné à 1.000 euros d’amende avec sursis pour mise en danger de la vie d’autrui ! Condamné pour avoir tenté de sauver une vie ? coupable de solidarité ? vide juridique face à une manifestation de fraternité ?
"Il faut laisser les gens aider les autres", a déclaré Vincent Lindon (on se souvient de sa magnifique prestation dans "Welcome") au sujet de cette condamnation.
"On ne peut aider tout le monde, mais tout le monde peut aider quelqu'un (Bob Lawrie interviewé à Londres après son jugement).
C'est cette phrase que nous retiendrons en guise de morale de cette histoire.